Auteur : Gasquet Amédée Louis Ulysse
Ouvrage : Essai sur le culte et les mystères de Mithra
Année : 1899
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Le culte et les mystères de Mithra s'introduisirent à Rome, à l'époque où la République à son déclin, après avoir réalisé l'unité du monde ancien aux dépens des patries particulières, était mûre déjà pour la domination de César. De tous les points du bassin oriental de la Méditerranée, pacifié et asservi, d'Egypte, de Syrie, de Perse et de Chaldée, commençaient à affluer vers la capitale les cultes orientaux et les superstitions étrangères. Cybèle et Isis avaient précédé Mithra. Au temps de Cicéron et de Jules César, la colonie juive avait pris assez d'importance pour préoccuper les hommes d'État et inquiéter le pouvoir. Bientôt, à la suite de ces Palestiniens et d'abord confondus avec eux, les premiers disciples du Christ, précédant l'apôtre Paul, vont aborder aux ports italiens et prendre pied sur ce sol, où, quatre siècles plus tard, l'emblème de la croix couvrira l'empire de son ombre. Il semble que toutes ces religions d'Orient aient, dès lors, l'obscur pressentiment que l'unité politique prépare la voie à l'unité morale et que dans cette ville, abrégé de tous les peuples rendez-vous de toutes les croyances et de toutes les superstitions, va s'élaborer la crise religieuse qui doit donner au monde un Dieu universel. C'est en vain que les pontifes et les empereurs essaient d'opposer une digue à cette invasion, qu'ils multiplient contre les nouveaux venus les précautions législatives, et qu'ils consignent dans les faubourgs de la banlieue ces dieux étrangers. Le flot déborde tous ces obstacles, et bientôt par la lassitude et avec la complicité des pouvoirs publics, les cultes nouveaux parviennent à s'implanter dans l'enceinte sacrée et sur les sept collines. Les temps étaient propices pour la propagande de ces étrangers. La vieille religion officielle se mourait au milieu de l'indifférence générale. A bout de sève, elle avait perdu toute prise sur les âmes, toute action sur les consciences. Il n'en restait que les rites, la liturgie, les gestes extérieurs. Cette mythologie fripée n'imposait plus même aux enfants et aux vieilles femmes. Condamnée déjà par Platon et par les philosophes, au nom de la morale, elle était un objet de dérision pour ceux-là mêmes qui acceptaient et recherchaient les sacerdoces publics. Tandis que le paysan italien restait encore fidèle à ses divinités locales, rustiques et familières, dont il ne se défit jamais complètement, la société des honnêtes gens et des lettrés ne comptait guère que des athées comme César et Lucrèce ou des platoniciens comme Cicéron et Virgile. Les aventures des dieux ne servaient plus que de matière aux vers ingénieux des poètes, de thèmes plastiques aux sculpteurs et aux peintres, de sujets pour les tableaux vivants, obscènes ou sanglants, de la scène et de l'amphithéâtre. Scenam de coelo fecistis, écrivait avec raison un des plus fougueux adversaires du paganisme. Ces dieux pourtant, malgré le discrédit qui les atteint, continuent à être invoqués jusqu'à la fin du paganisme ; on leur rend les mêmes honneurs ; on leur fait les mêmes sacrifices. Mais les mêmes noms recouvrent des conceptions bien différentes ; le sens qui s'attache à ces dénominations vieillies s'est modifié en même temps que le sentiment du divin. Pour certains théologiens, les anciens dieux sont réduits à la condition de démons subalternes qu'on relègue dans les astres ou qui circulent, messagers invisibles, entre ciel et terre ; pour d'autres, ils prêtent leur personnalité méconnaissable aux abstractions de la théosophie alexandrine. ...
Klieman Aaron - Israel's global reach
Author : Klieman Aaron S. Title : Israel's global reach Arms sales as diplomacy Year : 1985 Link...