Courtois Stéphane - Werth Nicols - Panné Jean Louis - Paczkowski Andrzej - Bartosek Karel - Margolin Jean-Jouis - Le livre noir du communisme


Auteurs : Courtois Stéphane - Werth Nicols - Panné Jean Louis - Paczkowski Andrzej - Bartosek Karel - Margolin Jean-Jouis
Ouvrage : Le livre noir du communisme Crimes, terreur, répression
Année : 1997

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On a pu écrire que « l'histoire est la science du malheur des hommes »; notre siècle de violence semble confirmer cette formule de manière éloquente. Certes, dans les siècles précédents, peu de peuples et peu d'États ont été exempts de toute violence de masse. Les principales puissances européennes furent impliquées dans la traite des Noirs; la République française a pratiqué une colonisation qui, en dépit de certains apports, fut marquée par nombre d'épisodes répugnants, et ce jusqu'à sa fin. Les États-Unis restent imprégnés d'une certaine culture de la violence qui plonge ses racines dans deux crimes majeurs: l'esclavage des Noirs et l'extermination des Indiens. n n'en reste pas moins que notre siècle semble avoir dépassé à cet égard ses prédécesseurs. Un coup d’œil rétrospectif impose une conclusion accablante : ce fut le siècle des grandes catastrophes humaines - deux guerres mondiales, le nazisme, sans parler de tragédies plus circonscrites en Arménie, au Biafra, au Rwanda et ailleurs. L'Empire ottoman se livra en effet au génocide des Arméniens et l'Allemagne à celui des Juifs et des Tsiganes. L'Italie de Mussolini massacra les Éthiopiens. Les Tchèques ont du mal à admettre que leur comportement à l'égard des Allemands des Sudètes, en 1945-1946, ne fut pas au-dessus de tout soupçon. Et la petite Suisse elle-même est aujourd'hui rattrapée par son passé de gestionnaire de l'or volé par les nazis aux Juifs exterminés, même si le degré d'atrocité de ce comportement est sans commune mesure avec celui du génocide. Le communisme s'insère dans cette plage de temps historique débordant de tragédies. n en constitue même l'un des moments les plus intenses et les plus significatifs. Le communisme, phénomène majeur de ce court xx.e siècle qui commence en 1914 et s'achève à Moscou en 1991, se trouve au centre même du tableau. Un communisme qui préexistait au fascisme, au nazisme et leur a survécu, et qui a touché les quatre grands continents. Que désignons-nous précisément sous cette dénomination de «communisme »? Il faut introduire ici et aussitôt une distinction entre la doctrine et la pratique. Comme philosophie politique, le communisme existe depuis des siècles, voire des millénaires. N'est-ce pas Platon qui, dans La République, fonda l'idée d'une cité idéale où les hommes ne seraient pas corrompus par l'argent et le pouvoir, où la sagesse, la raison et la justice commanderaient? Un penseur et homme d'État aussi éminent que Sir Thomas More, chancelier d'Angleterre en 1530, auteur de la fameuse Utopia et mort sous la hache du bourreau d'Henri VIII, n'était-il pas un autre précurseur de cette idée de la cité idéale? La démarche utopienne semble parfaitement légitime comme outil critique de la société. Elle participe du débat d'idées, oxygène de nos démocraties. Cependant, le communisme dont nous parlons ici ne se situe pas dans le ciel des idées. C'est un communisme bien réel, qui a existé à une époque donnée, dans des pays donnés, incarné par des leaders célèbres - Lénine, Staline, Mao, Hô Chi Minh, Castro, etc., et, plus près de notre histoire nationale, Maurice Thorez, Jacques Duclos, Georges Marchais. Quel que soit le degré d'implication de la doctrine communiste antérieure à 1917 dans la pratique du communisme réel - nous y reviendrons -, c'est bien celui-ci qui a mis en oeuvre une répression systématique, jusqn'à ériger, en des moments paroxystiques, la terreur en mode de gouvernement. L'idéologie est-elle pour autant innocente? Des esprits chagrins ou scolastiques pourront toujours soutenir que ce communisme réel n'avait rien à voir avec le communisme idéal. Et il serait évidemment absurde d'imputer à des théories élaborées avant Jésus-Christ, sous la Renaissance ou même au XIX" siècle, des événements surgis au cours du xx«' siècle. Néanmoins, comme l'écrit Ignazio Silone, «en vérité, les révolutions comme les arbres se reconnaissent à leurs fruits». Et ce n'est pas sans raison que les sociaux-démocrates russes, connus sous le nom de «bolcheviks», ont décidé en novembre 1917 de s'appeler «communistes ». Ce n'est pas non plus par hasard qu'ils ont érigé au pied du Kremlin un monument à la gloire de ceux qu'ils considéraient comme leurs précurseurs : More ou Campanella. Dépassant les crimes individuels, les massacres ponctuels, circonstanciels, les régimes communistes ont, pour asseoir leur pouvoir, érigé le crime de masse en véritable système de gouvernement. Il est vrai qu'au bout d'un laps de temps variable - allant de quelques années en Europe de l'Est à plusieurs décennies en URSS ou en Chine -, la terreur a perdu de sa vigueur, les régimes se sont stabilisés dans une gestion de la répression au quotidien, à travers la censure de tous les moyens de communication, le contrôle des frontières, l'expulsion des dissidents. Mais la «mémoire de la terreur» a continué à assurer la crédibilité, et donc 1'efficacité, de la menace répressive. Aucune des expériences communistes un moment populaires en Occident n'a échappé à cette loi: ni la Chine du « Grand Timonier», ni la Corée de Kim Il Sung, ni même le Vietnam du « gentil Oncle Hô» ou le Cuba du flamboyant Fidel, flanqué du pur Che Guevara, sans oublier l'Éthiopie de Mengistu, l'Angola de Neto et l'Afghanistan de Najiboullah. Or les crimes du communisme n'ont pas été soumis à une évaluation légitime et normale tant du point de vue historique que du point de vue moral. Sans doute est-ce ici l'une des premières fois que l'on tente l'approche du communisme en s'interrogeant sur cette dimension criminelle comme une question à la fois centrale et globale. On nous rétorquera que la plupart de ces crimes répondaient à une « légalité », elle-même appliquée par des institutions appartenant à des régimes en place, reconnus sur le plan international et dont les chefs étaient reçus en grande pompe par nos propres dirigeants. Mais n'en fut-il pas de même du nazisme? Les crimes que nous exposons dans ce livre ne se défmissent pas au regard de la juridiction des régimes communistes, mais du code non écrit des droits naturels de l'humanité. L 'histoire des régimes et des partis communistes, de leur politique, de leurs relations avec leurs sociétés nationales et avec la cotnmunauté internationale, ne se résume pas à cette dimension criminelle, ni même à une dimension de terreur et de répression. En URSS et dans les « démocraties populaires» après la mort de Staline, en Chine après celle de Mao, la terreur s'est atténuée, la société a commencé à retrouver des couleurs, la « coexistence pacifique» - même si elle était « une poursuite de la lutte de classe sous d'autres formes» - est devenue une donnée permanente de la vie internationale. Néanmoins, les archives et les témoignages abondants montrent que la terreur a été dès l'origine l'une des dimensions fondamentales du communisme moderne. Abandonnons l'idée que telle fusillade d'otages, tel massacre d'ouvriers révoltés, telle hécatombe de paysans morts de faim, n'ont été que des « accidents» conjoncturels, propres à tel pays ou à telle époque. Notre démarche dépasse chaque terrain spécifique et considère la dimension criminelle comme l'une des dimensions propres à l'ensemble du système communiste, durant toute sa période d'existence. De quoi allons-nous parler, de quels crimes? Le communisme en a commis d'innombrables: crimes contre l'esprit d'abord, mais aussi crimes contre la culture universelle et contre les cultures nationales. Staline a fait démolir des centaines d'églises à Moscou; Ceaucescu a détruit le cœur historique de Bucarest pour y édifier des bâtiments et y tracer des perspectives mégalomaniaques; Pol Pot a fait démonter pierre par pierre la cathédrale de Phnom Penh et abandonné à la jungle les temples d'Angkor; pendant la Révolution culturelle maoïste, des trésors inestimables ont été brisés ou brûlés par les Gardes rouges. Pourtant, si graves que puissent être à long terme ces destructions pour les nations concernées et pour l'humanité tout entière, de quel poids pèsent-elles face à l'assassinat massif des gens, des hommes, des femmes, des enfants? Nous n'avons donc retenu que les crimes contre les personnes, qui constituent l'essence du phénomène de terreur. Ceux-ci répondent à une nomenclature commune, même si telle pratique est plus accentuée dans tel régime : l'exécution par des moyens divers - fusillade, pendaison, noyade, bastonnade; et dans certains cas, gaz de combat, poison ou accident automobile -, la destruction par la faim - famines provoquées et/ou non secourues -, la déportation - la mort pouvant intervenir au cours du transport (marches à pied ou wagons à bestiaux) ou sur les lieux de résidence et/ou de travaux forcés (épuisement, maladie, faim, froid). Le cas des périodes dites de « guerre civile» est plus complexe: il n'est pas aisé de distinguer ce qui relève du combat entre pouvoir et rebelles, et ce qui est massacre de population civiles. ...

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