Auteur : Lucieto Charles
Ouvrage : Le secret du Fellah N° 12 Les merveilleux exploits de James Nobody Les coulisses de l’espionnage international
Année : 1929
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Où James Nobody. est chargé à une bien singulière mission. Soucieux, les sourcils froncés et les traits crispés par la colère, le Maréchal Lord Addendy, Haut Commissaire du Gouvernement britannique en Égypte, jeta un long coup d’oeil sur cette île de verdure qu’est Ismaïlia et qui, à mi-chemin de Port-Saïd et de Suez, aux confins imprécis de la Civilisation et de la Barbarie, semble lancer au désert, dont les sables calcinés houlent à l’horizon, un perpétuel défi. Ici, en effet, tout scintille et tout resplendit. Là, tout n’est que silence et que mort... Tapie au milieu de ses palmiers et de ses fleurs, qu’arrose à profusion, après avoir traversé le pays de Gessen, de biblique mémoire, l’eau du Nil, Ismaïlia, capitale de cette région si spéciale qu’on appelle le « Canal », abrite tout un monde d’ingénieurs, de contremaîtres et d’ouvriers, dont la seule raison d’être est d’entretenir et d’exploiter la grande et magnifique voie d’eau, qui raccourcit de moitié le trajet entre l’Europe et l’Asie. De tout temps, les hommes avaient rêvé de faire communiquer entre elles ces deux mers que sont la Méditerranée et l’Océan Indien, mais, tant que n’intervint pas ce grand Français qu’était Charles de Lesseps, cette idée demeura à l’état de projet. En effet, l’Égyptien Néko, qui vivait 600 ans avant Jésus-Christ, tenta le premier de réaliser le canal Nil—Mer Rouge. Puis, en 1671, ce fut au tour de Leibnitz d’intervenir. Chacun connaît le projet qu’il soumit à Louis XIV, et qui comportait le percement de l’isthme de Suez. Enfin, vint Bonaparte, qui confia à l’ingénieur Lepère le soin de relier les deux mers. Mais Lepère se trompa à ce point dans ses calculs, qu’il fallut renoncer à les réaliser. C’est en 1854 seulement que, après dix-huit ans d’études sur le terrain, Charles de Lesseps présentait au Khédive un plan rationnel qui fut adopté deux ans plus tard. Ainsi que le dit René Vaulande dans l’admirable série d’articles qu’il vient de consacrer à l’Égypte, dans le Journal, « ce coup de pioche dans l’isthme allait avoir un retentissement politique immédiat. « De tout son pouvoir, Lord Palmerston s’opposa à l’ouverture de cette voie qui allait dévier le sens traditionnel des courants commerciaux et stratégiques, et poser, sous un jour tout nouveau, la question méditerranéenne. « Vaines manœuvres ! « Bientôt, il ne resta plus à l’Angleterre qu’à s’adapter à la situation de fait... et à en tirer parti. « L’achat par elle des 177.000 actions du Khédive, et son occupation de l’Égypte, firent de ce canal tellement honni un des boulevards les plus jalousement gardés de la puissance britannique. » Et c’est profondément vrai, car abandonner le canal équivaudrait pour l’Angleterre à renoncer à son immense empire colonial d’Asie que, tapis dans l’ombre, mais ne dissimulant nullement leurs convoitises, guettent les Soviets. Le vieux maréchal hocha tristement la tête et, se tournant vers James Nobody qui, enfoncé dans sa chaise à bascule, et tout en fumant sa pipe, ne le quittait pas des yeux, il lui dit : — Si, comme nous, ces damnés travaillistes comprenaient l’importance vitale qu’a, pour nous, Anglais, le canal, ils se garderaient bien d’évacuer l’Égypte. Et lui montrant au loin le lac Timsah que traversaient en ligne de file, bateaux de commerce et navires de guerre, il ajouta, amer : — Voyez plutôt ! Qu’adviendra-t-il de nous, quand l’Égypte sera indépendante ? Ne pourra-telle pas à son gré, quand elle le voudra et comme elle le voudra, bloquer le passage ? Le grand détective eut un sourire et, quittant son siège, familièrement, il vint s’accouder à la rambarde auprès du maréchal. — Bah ! répondit-il ; nous n’en sommes pas rendus là. Dieu merci ! La toute récente histoire est là pour nous prouver ce qu’il convient de penser des accords et des traités conclus entre les puissances. « Et puis, qui nous prouve que Mohamed Mahmoud pacha a réussi à convaincre Ramsay Mac Donald de la légitimité de ses revendications ? Le vieux soldat tressaillit : Puis, lentement, il répondit : — Hélas ! Mohamed Mahmoud pacha a réussi là où ses prédécesseurs avaient échoué. Cette fois, ce fut au tour de James Nobody de tressaillir... — Vous dites ? s’exclama-t-il... — Je dis, répondit le Haut Commissaire, que, depuis hier, l’Égypte est libre et indépendante... Lugubre, la phrase tinta comme un glas... Et, avant que James Nobody, stupéfait, ait eu le temps de placer un mot, il poursuivit : « Pressé d’obtenir des réalisations dans le domaine de la politique extérieure, le Cabinet travailliste a publié, hier, à Londres, le texte des notes échangées par M. Henderson et le premier ministre d’Égypte. ...
Morris Charles - The aryan race
Author : Morris Charles Title : The aryan race Year : 1888 Link download :...