Auteur : Obertone Laurent
Ouvrage : La France orange mécanique
Année : 2013
Lien de téléchargement : Obertone_Laurent_-_La_France_orange_mecanique.zip
Préface de Xavier Raufer. Moiteur et mauvais rêves : je me souviens soudain de la canicule de l'été 2003 et de ses nuits suffocantes. Venu de nulle part, un friselis d'air venait parfois effleurer le dormeur au petit jour. Dans la torpeur de l'aube, aspirer avidement la brise fraîche, quelle joie, quel bien-être alors. Le grisant sentiment de revivre ! L’énergie de l’éveil. Pourtant, neuf ans plus tard, la sensation est la même. Tout-cela afflue à la lecture du livre de Laurent Obertone. Ce texte magistral traite d'un sujet énorme, comme il n'y en a pas de plus grave à l'instant – l’ensauvagement d’une nation. « Droit aux choses mêmes ! ›› Pour parler comme Husserl, ce livre explore un phénomène, celui du crime, en France, aujourd’hui. Il n’édulcore pas plus qu'il ne dramatise – il expose. Les choses, telles qu'elles sont. Souvenir d'Aragon surréaliste : « Les grands éclairs blancs du réel lui ont fait ces yeux que n’a pas démesurés l’atropine. »› Ce livre décrit en effet les grands éclairs blancs du réel criminel, dans la France de 2012. D’usage, d’ordinaire, nul ne les supporte – moins encore les médias. Le lynchage d’Echirolles (octobre 2012) : « massacre » le premier jour, « rixe » 48 heures après. Depuis, le silence. Dommage, on aurait pu avoir droit à « incident » ou « anicroche ». Après l’exposé de Laurent Obertone, ses questions. Pourquoi tout ça ? Pourquoi le tsunami de violence, et aussi et surtout, pourquoi l’édulcoration permanente, pourquoi l’aveuglement ? Pourquoi, quand on la confronte au réel criminel, la présente garde des Sceaux le conjuret- elle par cette phrase accablante « On ne peut imaginer un monde sans faits-divers ? » (Conjuration : « pratique de magie consistant à frapper mentalement de nullité un fait qui dérange, en le proclamant mineur ou dérisoire. ») Exemple : le massacre de deux jeunes hommes par 15 brutes prédatrices, un « fait-divers ». Je vous préviens tout de suite Laurent – et là, ce sont trente ans d’expérience qui parlent – vos questions vont singulièrement vous compliquer l’existence. Une meute de persécuteurs polyvalents, d’antifascistes oniriques, de suffragettes de ligues de vertu, va vous tomber sur le poil. Ils vont vous disqualifier, selon un immuable rituel en trois étapes : L’indignation : tout ce que vous écrivez est faux. Truquage et artifice. Du journalisme de bas étage ! La fine bouche : un écrit incroyablement simpliste – pur mélange des genres. Une pure caution aux politiques de répression. Les attaques ad hominem. À l’oeuvre, les délateurs-archéologues. L’arrière grand-oncle collabo. La référence à un obscur plumitif « actif sous Vichy ». Mais vous avez le coeur ferme, Laurent, alors vous serez impavide. En tête, la sentence du Nietzche du Gai savoir : « Qui nommes-tu mauvais ? Celui qui veut toujours faire honte. » Basta, les sacristains-2012 de la pensée unique. Mais les politiques alors ? Car ce que vous décrivez est ô combien politique. Vous liront ils ? Vous entendront-ils ? Hélas, « ils ne peuvent penser que dix minutes avant et dix minutes après. Ils sont pris dans une bousculade permanente » (Pierre Nora, JDD, 23 /05/2010). Donc là encore, compter sur ses propres forces. Puis lentement, par capillarité, parce que seule la pensée voyage sans force, la vôtre s’imposera. Car elle est vraie. Ce jour là mais pas avant, l’infosphère changera de ton. Oubliées les mises en demeure ! Finis l’inquisition et les sermons. Vous lirez alors des phrases comme « Obertone n’a rien inventé… On savait tout ça depuis longtemps…Où est le problème ? Pourquoi s’acharne-t-il à enfoncer des portes ouvertes ? » Dans ce registre, cher Laurent, vous avez de nobles prédécesseurs. Simon Leys par exemple. Accusé de « colporter des ragots de la CIA » par des quotidiens en plein délire maolâtre. Le délire maolâtre, concrètement, c’est ça : « Cris de joie dans Pnom-Penh libérée », à l’entrée des Khmers rouges dans la capitale du Cambodge, prélude à l’un des pires génocides du XXe siècle. Or vingt ans plus tard, Simon Leys est adulé par les journaux mêmes qui naguère le calomniaient et le vomissaient. Un géant de la pensée, désormais. Ainsi, cher Laurent, la voie est-elle tracée. Soyez brave. Ne baissez pas les yeux. Appelez un crime, un crime. Décrivez calmement et du mieux possible le réel criminel. En savant ? Mieux: en témoin. À une époque. qui se défile, qui évite, qui laisse violer une jeune femme dans un train en regardant ailleurs, c’est bien plus précieux encore. Xavier Raufer. ...
Tourney Phillip - What I saw that day
Authors : Tourney Phillip F. - Glenn Mark Title : What I saw that day Year : 2011 Link download :...